Les lasers sont utilisés en dermatologie depuis plus de vingt ans. Longtemps limités aux lasers à argon pour les indications vasculaires et au laser CO2 continu pour les indications chirurgicales, ils se sont développés de façon très importante depuis une dizaine d’années, avec multiplication des sources lasers et apparition de nouvelles indications.
Les lasers sont des sources de lumière très particulières du fait de leur directivité, de leur monochromaticité (une seule longueur d’onde) et de leur possibilité d’émettre des puissances considérables pendant des durées d’émission très courtes.
Les lasers peuvent fonctionner en mode continu (leur puissance est constante) ou en mode impulsionnel (ils émettent alors pendant une durée brève, s’arrêtent. puis émettent de nouveau). Le mode impulsionnel peut être relaxé (émission de quelques millisecondes ou microsecondes), ou déclenché (Q-switched, quelques nanosecondes).
Ces types d’émission provoquent des effets tissulaires différents. Les lasers à émission continue ou de quelques millisecondes sont à l’origine d’effets thermiques, ceux émettant des micro- ou nanosecondes produisent des effets mécaniques.
On rapproche des lasers les lampes pulsées filtrées. A la différence des lasers, ces lampes émettent dans toutes les directions et sur une grande surface. La lumière émise n’est ni cohérente, ni monochromatique. Son spectre d’émission est au contraire très étendu et des filtres peuvent être utilisés pour rendre son action plus spécifique soit sur l’hémoglobine, soit sur la mélanine. Enfin, elles s’utilisent au contact de la peau par l’intermédiaire d’un système optique.
On appelle lasers "vasculaires" les lasers dont la ou les longueurs d’ondes sont absorbées préférentiellement par le pigment hémoglobinique et qui agissent donc de façon plus ou moins sélective sur les vaisseaux sanguins dermiques.
La fenêtre d’activité de ces lasers se situe dans le spectre d’absorption de l’hémoglobine, entre 490 et 600 nanomètres. En fonction de leur mode d’action, on oppose classiquement deux groupes de lasers «vasculaires»: les lasers continus et pseudo-continus, d’une part, et les lasers pulsés à colorant, d’autre part.
Le laser utilisé au centre :
Les lasers "pigmentaires" ont pour cible élective la mélanine contenue dans les mélanosomes d’une part et les pigments minéraux ou organiques qui rentrent dans la composition des tatouages, d’autre part. Trois types de lasers sont utilisés dans le traitement des tatouages au laser et des lésions mélaniques bénignes :
Ces lasers fonctionnent en mode impulsionnel déclenché (Q-switched) avec des durées extrêmement brèves, de l’ordre de la nanoseconde à la dizaine de nanosecondes. Ces durées sont très inférieures aux temps de relaxation thermique des cibles, ce qui aboutit à une photothermolyse sélective des pigments avec fragmentation de ceux-ci et élimination secondaire transépidermique ou par phagocytose.
Le laser utilisé au centre :
Laser Enlighten (picoseconde) : laser pigmentaireOn réserve en général ce qualificatif aux lasers CO2 pulsés et erbium-YAG proposés depuis quelques années dans le « relissage» ou «resurfaçage» cutané (traitement des rides, cicatrices).
Le laser utilisé au centre :
Laser Quadralase de Candela : laser d’abrasionL’épilation par laser est une technique récente qui est loin d’être bien codifiée. Ainsi, plusieurs techniques sont proposées et on peut actuellement procéder à l’épilation laser soit par une action photochimique, soit par action mécanique, soit par action thermique. De façon plus courante, on utilise soit des lasers Q-switched (Nd:YAG, alexandrite ou rubis) qui agissent par un effet mécanique, soit des lasers à action thermique: diodes lasers, lasers à rubis, alexandrite et Nd:YAG mais à durée d’impulsion longue (non Q-schwitched) ainsi que les lampes pulsées filtrées.
Le chromophore disponible est ici la mélanine présente dans la tige mais aussi et surtout dans le bulbe pilaire. Il est ainsi possible de définir une fenêtre thérapeutique entre 600 et 1 200 nanomètres, qui correspond à un compromis convenable entre une absorption sélective correcte par le chromophore et une pénétration suffisante pour atteindre le bulbe. Le recours à des systèmes de refroidissement permet d’améliorer la sélectivité thermique en réduisant l’action du laser sur la mélanine épidermique.
Le laser utilisés au Centre :
Laser alexandrite Elite+ Cynosure : laser épilatoireLe remodelage est une alternative moins invasive au «resurfaçage ». En chauffant légèrement le derme par des séances répétées de laser sur plusieurs mois, il est possible d’induire une néocollagénogenèse qui entraîne finalement une amélioration des rides (voir traitement des rides au laser). Cette activation de la synthèse du collagène peut se faire soit par action directe, soit par l’intermédiaire d’une action sur les vaisseaux. Dans le premier cas, ce sont des lasers émettant dans le proche infrarouge qui seront utilisés (Nd:YAG 1 320 et 1 440 nm; diode laser 1 450 nm; erbium : glass 1 540 nm...). Dans le second cas, ce sont des lasers absorbés sélectivement par l’hémoglobine qui seront utilisés, comme le laser à colorant pulsé (585 nm). La « réjuvénation » correspond à une action plus globale non seulement sur la synthèse collagénique, mais aussi sur d’autres manifestations de l’héliodermie (dyschromies, teint, texture...). Ce sont principalement les lampes pulsées filtrées qui sont proposées dans cette indication.
Le laser utilisé au centre :
Laser Smoothbeam de Candela : laser de remodelage cutané